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RENCONTRE AVEC LA CREATRICE MODE PARISIENNE SINAI YABA A LA TABLE RONDE ENTREPRENDRE AU FEMININ

 

C’est lors d’une table ronde entreprendre au féminin, organisée par Lauriane, du blogzine makeitnow.fr que je fais la connaissance de la créatrice de mode parisienne Sinaï Yaba. Je suis sous le charme de son projet solidaire et du lancement de sa première collection capsule intitulée « La Nouvelle Parisienne ». Découvrez ci-après mon interview de Sinaï Yaba qui propose un vestiaire féminin pour la femme parisienne plurielle.

 

NV. Bonjour Sinaï, peux-tu te présenter en quelques mots ?

SY. Sinaï, 29 ans, ingénieure informatique de formation, créatrice par vocation. Je viens de lancer ma marque de prêt-à-porter pour femmes qui mixe chic à la française et élégance  africaine, Sinaï Yaba. Je suis également rédactrice du blog Inside African Closet depuis un an.

 

NV. Comment est née la marque Sinaï Yaba ?

SY. De l’absence. Il y a 4 ans, en discutant avec une amie un lendemain de soirée, j’ai réalisé qu’il manquait une marque de prêt-à-porter qualitative à l’image des femmes dynamiques et curieuses que je croisais tous les jours dans les rues de Paris, avec chacune son identité, ses origines mais réunies autour du chic à la française. Tout a commencé là. L’envie d’y intégrer les esthétiques africaines est venue naturellement, du fait de mes origines et de ma culture congolaise. Le projet solidaire, l’envie d’une consommation responsable se sont eux mis en place en fonction de mes rencontres, de mes lectures.

 

RENCONTRE AVEC LA CREATRICE MODE PARISIENNE SINAI YABA A LA TABLE RONDE ENTREPRENDRE AU FEMININ

NV. Qui est la femme Sinaï Yaba ?

SY. La femme Sinaï Yaba, avant d’être une silhouette, c’est un état d’esprit. C’est une femme curieuse, libre de ses choix, ouverte sur les autres, généreuse et élégante sans effort, toujours à sa manière. Son vestiaire est à cette image : des jolies pièces qui durent, des basiques qui sortent de l’ordinaire, un shopping responsable.

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NV. Quelles sont tes inspirations ? Parle-moi de ta première collection capsule « La Nouvelle Parisienne »

 

SY. Je suis particulièrement influencée par la mode parisienne et ce chic à la française que l’on a tant de mal à traduire, mais qui est chaque fois reconnaissable : une silhouette féminine/masculine, des pièces d’allure simple mais bien coupées, une signature less is more.

[youtube]https://youtu.be/WCCB5MKQJHY[/youtube]

 

Ensuite, étant d’origine congolaise, j’ai été baignée toute mon enfance par la proximité du fameux tissu wax hollandais. Ça vous imprègne tout un imaginaire ces couleurs, ces imprimés, ces motifs tout sauf discrets et fièrement portés ! L’écriture de mon blog m’a permis de découvrir d’autres tissus portés en Afrique (pagne tissé, bogolan, kenté, capulana, velours du Kasaï, etc.) que j’espère mettre à l’honneur à travers mes collections. De plus, l’élégance et la coquetterie de la femme africaine sont une obsession pour moi. C’est une femme qui respire une profonde confiance en sa féminité, quelle que soit sa morphologie.

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La première collection « La Nouvelle Parisienne » est en soi l’union de ces deux types d’élégance, chacune complétant l’autre, et toutes se réunissant au final autour de l’idée d’une femme qui s’émancipe via le vêtement. Ainsi, je propose quatre basiques (la veste blazer masculine, la chemise blanche, la petite robe noire, la marinière) rehaussés de touches africaines, avec du tissu wax mais aussi du tissu kenté ghanéen.

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NV. J’aime ta vision de parler de la femme parisienne plurielle, comment est née cette idée et surtout pourquoi ?

 

SY. J’ai eu la chance jusqu’ici de voyager dans différents pays et notamment d’aller vivre et travailler à New York pendant un an et demi. Je suis toujours frappée par l’image réductrice de la femme française, voire parisienne dans l’esprit des gens à l’étranger. Peu imaginent que cette dernière puisse être noire, de type asiatique ou métisse. Les supports de mode et beauté généralistes participent malheureusement à ce manque de représentativité, même si quelques lueurs de changement commencent à naître ici et là. Il me semblait primordial de montrer le visage de cette femme, qui est celui de la réalité, celui qui se croise dans les rues tous les jours : une beauté plurielle donc plus riche.

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NV. Pourquoi un retour au Slow Fashion ?

SY. Ma conscience de l’environnement et de l’écologie est arrivée assez tardivement mais depuis, je me renseigne beaucoup sur le sujet. Il est clair que l’industrie textile a les mêmes tares que beaucoup d’industries qui surproduisent. A mon rythme et à mon échelle, je voulais donc d’une marque de vêtements tendant vers le slow fashion : des pièces qui durent et que l’on peut réutiliser, des petites quantités. L’idée c’est de pouvoir consommer plus intelligemment et à des prix accessibles. Faire évoluer le concept en intégrant plus de tissus toujours plus respectueux de l’environnement dans mes collections est la prochaine étape !

 

NV. Cite-moi trois pièces indispensables de ton vestiaire féminin et trois pièces indispensables de ta première collection capsule

SY. Du vestiaire féminin : une veste masculine bien coupée, un jeans foncé taille haute, une chemise fluide qui va avec tout.

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De ma collection « La Nouvelle Parisienne » : le blazer (modèle Kin, Genéva ou MJ selon votre style) pour l’élégance qui sort du lot, la chemise Aurora (en noir ou blanc) pour la simplicité, la robe Zéphora modèle noir pour être portée en toute occasion.

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NV. Peux-tu nous parler de ton projet solidaire ?

SY. Je souhaite construire une marque à l’image de mes valeurs. Le partage en fait partie, je ne voulais pas uniquement m’inspirer des artisanats africains mais également mettre en place un juste retour de cette inspiration. Une interview en 2016 avec la marque Panafrica et la découverte de leur projet solidaire ont provoqué le déclic ! Ainsi, si la marque Sinaï Yaba rencontre son public, il est prévu de participer annuellement à des projets en collaboration avec des associations africaines ou de procéder à des dons destinés à des ONG basées sur le continent. A titre d’exemple, dans le cadre de la campagne de crowdfunding qui a financé la marque, 5% de la somme récoltée a été reversée à l’ONG congolaise Reejer sous forme de 150 kits scolaires pour les enfants des rues de Kinshasa en septembre 2017. A moyen termes, j’aimerais également déplacer une partie de la production directement à Kinshasa, afin de créer un cercle vertueux.

 

NV. Cite-moi 3 adjectifs pour te définir

SY. Curieuse, passionnée et un peu têtue.

 

NV Cite-moi un mantra ou une citation qui te motive ?

SY. Il y en a beaucoup ! L’une de mes préférées : « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. » Mark Twain

 

 

Ma cantine thaïlandaise à Paris : Madame Shawn

 

 

 

 

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